L’APPETIT DES GRANDS N’EPARGNE PAS L’ECONOMIE SOCIALE
MACIF : Transparence ou Opacité ?
Sociale ou antisociale ?
La MACIF, l’expert en spoliation.
L’APPETIT DES GRANDS N’EPARGNE PAS L’ECONOMIE SOCIALE
Les Faits :
En 1995, une grande Mutuelle d’assurance, la MACIF Provence Méditerranée pour ne pas la nommer, signe avec une entreprise marseillaise, un contrat de partenariat destiné à la gestion d’une partie de la sinistralité habitation de ses sociétaires. Concept innovant, totalement imaginé et mis en place par un chef d’entreprise marseillais, le Service Réparation Confiance (SRC) permettait à un assuré MACIF, subissant un sinistre dans son habitation d’opter pour l’intervention d’une équipe de réparateurs habilités MACIF, le tiers payant leur permettant de ne plus faire l’avance du montant des réparations. Et surtout, SRC apportait une garantie quant à la réalisation des travaux, qui étaient opérés sous son contrôle et donc celui de la MACIF.
Le Service Réparation Confiance connut rapidement une réussite très importante, puisque systématiquement questionné. Plus de 94% des assurés se reconnaissaient satisfaits du service SRC, qui n’existait que dans la région PACA. Ce succès, s’étendit 5 ans plus tard, le 1 janvier 2000, à la région Est. Les responsables locaux ayant souhaité bénéficier du système SRC, qui tout en permettant de satisfaire les assurés, et donc d’accroître les parts de marché,avait permis à la MACIF, de réaliser plus de 2,5 million d’euros d’économiesur la prise en charge des sinistres en PACA uniquement.
En effet, le système SRC permettait à plus de 850 entrepreneurs régionaux de tous corps d’état du bâtiment, tous signataires d’une charte de qualité et de tarifs de prestations pour réaliser un travail régulier et de qualité pour la Macif. Fort de ces réussites régionales, le dirigeant de SRC, sous l’impulsion des directeurs régionaux Macif de l’époque présenta son concept à plusieurs autres régions, afin de couvrir la France entière, car la Macif ne souhaitait pas que le concept soit aussi exploité par ses concurrents.
Là sans doute, ce fut le début de la fin, quant on sait comme les puissants rechignent à partager leur festin. Le dirigeant de SRC se heurta à des hésitations, des réflexions malgré les résultats plus que satisfaisant des deux régions qu’il gérait pour la MACIF. Ces hésitations, étaient les prémices d’une stratégie bien réfléchie, dont le service juridique de la MACIF national allait se faire le bras armé. Ne pouvant laisser SRC croître, il fallait se l’accaparer !
Dès lors, la force du puissant se mit à fonctionner en 2007, un prix fut décidé par la MACIF et présenté au dirigeant de SRC. Inutile de préciser que l’offre n’était pas négociable. Le Service Réparation Confiance avait été initié avec la MACIF, elle décidait de le récupérer. Un protocole de cession, établissant le prix et les conditions fixés par la MACIF fut signé. L’histoire aurait pu se terminer là, le Groupe SRC aurait été repris par la MACIF, le gros poisson mangeant le petit.
Mais il s’avéra que les stratèges de la MACIF, tout puissant qu’ils s’estimaient devant le peu d’opposition de SRC, préférèrent reprendre l’activité, sans la payer. Ainsi le protocole de cession fut rompu, au motif que les comptes sociaux n’étaient pas satisfaisant ! Cet argument prêtant à sourire quant on sait quedepuis plus de 10 ans les comptes de SRC étaient audités par un cabinet indépendant, désigné et payé par la MACIF, et qu’à aucun moment, ces rapports ne laissaient place à un quelconque doute sur la qualité des comptes et de la gestion.
Enfin, point d’orgue de cette stratégie « d’acquisition », la MACIF qui aurait pu laisser les sociétés SRC continuer leurs activités, rompt sans préavis en avril 2007 les contrats qui la liaient aux sociétés SRC, propulsant ces sociétés à la faillite et ses 93 salariés au chômage. Le dirigeant de SRC à terre, il suffisait de porter l’estocade finale en obtenant une transaction à vil prix et d’enterrer définitivement avec cette affaire les sociétés SRC et leur dirigeant, désormais contraint par un engagement de non concurrence.
Actuellement, la MACIF exploite pour son compte le Service Réparation Confiance, sans bourse déliée. Les sociétés SRC sont quant à elles en procédure de redressement judiciaire, la totalité des 93 personnes du groupe a été licenciée, à l’exception de quelques unes d’entre elles reprises par la MACIF.
14 prud’hommes sont encore actifs, contre la MACIF mais aussi contre les sociétés SRC. Aujourd’hui, la MACIF fait l’objet d’une assignation par devant le Tribunal de Commerce de Marseille, diligentée par le Représentant des créanciers des sociétés SRC en redressement judiciaire, qui entend mettre à la charge de la MACIF les 2,5 millions d’euros de passif de ces sociétés.
Avec la faillite de son groupe, le dirigeant des sociétés SRC, déplore l’effondrement des valeurs mutualistes qui l’avait amené à créer le Service Réparation Confiance, au sein de la MACIF. Ce service qui avait avant tout pour objectif d’apporter le meilleur service possible aux assurés, s’était avéré très satisfaisant pour les assurés mutualistes et très fructueux pour la MACIF, dont l’appétit financier en sonnera le glas.
Aujourd’hui, le dirigeant des sociétés SRC, fait pleinement confiance aux tribunaux de notre pays, pour que justice lui soit rendu et que les abus des puissants soient fermement sanctionnés.
Est-ce cela une structure Mutualiste ?
Est-ce cela son but ?
Quid de l’esprit social et de l’économie sociale ?